vendredi 24 juillet 2009

Une nouvelle mention de Carlina vulgaris se longifolia dans le Cantal

Découverte ce 16 juillet par H.CHRISTOPHE et T.DARNIS d'une nouvelle station de Carlina vulgaris se longifolia en forêt domaniale de Murat.




Carlina vulgaris se longifolia est un taxon très rare connu seulement des Monts Dores et du Cantal. Ailleurs en France elle n'est présente que dans les Savoies, et les Vosges.
Pour le Cantal, ses deux localités historiques présentent des populations dispersées avec un nombre de pieds souvent réduit.

Les habitats correspondent à des calamagrostidaies en contact avec des zones rocheuses, en versants exposés au sud et donc avec un bon ensoleillement.

Cette nouvelle station ne déroge pas à ces détails, 13 pieds recensés, en début / pleine floraison. La prospection n'a pu être menée en totalité, vu l'extension du site il pourrait y avoir une vingtaine de pieds.

@ bientôt

lundi 6 juillet 2009

Flore Subalpine

Petite balade pour découvrir quelques merveilles de la flore subalpine sur les Monts du Cantal


La fin de printemps fraîche et pluvieuse semble avoir conditionné une floraison abondante pour beaucoup d'espèces.


nigritella nigraNigritella nigra (= Gymnadenia austriaca désormais...).


Dryas octopetala


Omalotheca norvegica
Salix hastata
saxifrage à feuilles d'épervière
Et la célèbre Saxifraga hieraciifolia, qui ne mérite pas du tout la réputation de plante peu esthétique qu'on lui prête souvent !

@ bientôt

vendredi 15 mai 2009

Migration de papillon

Les deux premières semaines de mai ont été l’occasion d’observer sur Aurillac et dans le Cantal une énorme migration de Vanessa cardui, la Belle Dame.

 
Il s’agit bien sûr d’un papillon (Lepidotère) diurne (Rhopalocère avec les antennes en massue).

Chaque année des éclosions massives ont lieu dans le sud de l’Europe et de la France (en avril en plaine gardoise etc…) , et les vagues migratoires remontent ensuite vers le Nord.

Après une ou deux génération en été et parfois en automne, on observe une migration de « retour » vers le sud (les migrations pouvant avoir lieu de nuit).


Les premiers gros vols s’observaient sur Aurillac dès le 01 mai, les lilas en pleine floraison les attiraient par dizaines.


Le 12 mai, à l’occasion d’une étude sur les Tritons en planèze de Chalinargues, nous avons pu constater que l’altitude ne rebutait pas la Belle Dame, bien au contraire, des milliers d’individus nous ont sans cesse survolé tout l’après midi !
 
Qq références indispensables :
http://www.butterfly-conservation.org/sightings/1097/painted_lady_butterfly.html
http://www.butterfly-conservation.org/article/9/100/butterfly_migration_is_biggest_for_years.html
@bientôt

samedi 9 mai 2009

Ophrys lutea dans le Cantal : et de deux stations.

A la suite de la visite par les botanistes cantaliens de la seconde station d'Ophrys lutea découverte en 2008, le point sur la présence de l'espèce dans le Cantal.



Un peu d’histoire…


La présence de cette espèce dans le sud du Cantal (Communes de Montmurat / St Santin de Maurs) est ancienne.

Elle y fut mentionnée pour la première fois en 1895 par Frère Héribaud.

D'autres rares mentions s'égrènent jusque dans les années 60.

Depuis, Jean DAUGE et de nombreux botanistes l'ont recherchée en vain, jusqu'à la découverte d'une station en 2004 par PF PREVITALLI. A son invitation, nous avons (Jean DAUGE, hervé CHRISTOPHE et Alain CASTELLAN) confirmé la station et l’espèce début mai 2004. 11 pieds étaient alors comptabilisés dans une situation assez précaire (bord de chemin). En 2006, à la suite de travaux ayant raboté le talus, 6 pieds furent détruits.

En 2008, à quelques jours d’intervalles, deux groupes de personnes découvraient une nouvelle station de 6 pieds distante de 500m env. Le premier groupe mené par David HOUSTON contacta le CPIE qui nous relaya l’information, alors que qq jours + tard, la SFO Auvergne relayait le message de Stéphane OLEJCZINSKI du PNR des volcans d’auvergne qui avait observé l’espèce également ! La saison étant alors assez avancée, malgré nos recherches nous n’avions pu retrouver l’espèce (la localisation étant partielle).

Le 22 avril 2009, nous localisons enfin la station qui compte 8 pieds en tout début de floraison. Cette nouvelle localité est heureusement en situation plus sure et en excellent état de conservation au sein du site Natura 2000.

Contrairement aux craintes des botanistes, l’espèce semble donc s’être discrètement maintenue (nous avons d’ailleurs observé un hyménoptère pollinisateur !), et il n’est pas impossible que d’autres micros stations soient encore à découvrir.

Ophrys lutea en Auvergne :


RAS, Le sud du Cantal est la seule maille occupée dans l'Atlas de la Flore d'Auvergne !, l’espèce est donc une rareté en limite extrême de son aire de répartition. Les premières stations se situant dans le lot (ou l’espèce est plus fréquente surtout dans le sud du département) à env. 50Km à vol d’oiseau.

 

 

Statut de protection d’Ophrys lutea :


Nous soulevons ici un délicat problème, l’espèce étant auparavant considérée comme probablement disparue, elle ne bénéficiait d’aucun statut si ce n’est récemment avec son intégration sur la liste rouge régionale (liste sans valeur juridique). Il serait urgent de proposer son intégration dans la liste régionale des espèces protégées.

hervé CHRISTOPHE

mercredi 6 mai 2009

Une nouvelle orchidée dans le Cantal : Orchis morio subsp picta

C’est une découverte de Jean DAUGE, qui s’est penché sur les populations d’Orchis morio subsp morio de St Santin de Maurs.


CO responsable de la cartographie des orchidées du Lot lancée depuis 4 ans, Jean DAUGE et ses collègues de LOT NATURE ont soulevé le délicat problème de l’identification de cette sous espèce parmi les importantes populations du Lot.
 
Il en ressort que l’identification est affaire de spécialistes, mais repose sur un ensemble de critères concrets :
 
-  Une plante et des fleurons grêles
-  Un éperon allongé et plus ou moins bifide
-  Un labelle généralement comprimé
-  Le lobe central < aux lobes latéraux
(L’identification sur photos est très délicate, les exp ci-dessus ne permettent pas forcément de bien visualiser les critères, il faut se référer à une identification sur populations in situ).
 

Toutefois, dans la grande majorité des cas, on parlera de populations mixtes définissants un « complexe pictoïde » (terme temporaire proposé par Jean DAUGE) au sein du quel on trouve les deux sous espèces typées et de nombreux intermédiaires les réunissant.
 
Fort de cette expérience Jean DAUGE s’est penché sur les populations de O. m se morio de St Santin de Maurs depuis 2008.
 
Les conclusions sont les mêmes que dans le lot, le « complexe pictoïde » est bien présent avec des Ochis m se picta assez nombreuses au sein de populations larges incluant intermédiaires et Orchis m se morio.
 
La « réalité » de l’existence de cette sous espèce difficile à identifier repose sur un consensus généralement reconnu chez les spécialistes.
Elle reste toutefois controversée, certains pensant que « picta » pourrait être un écotype grêle de Orchis morio subsp morio dans des stations xérothermiques (cf ouvrage « les Orchidées de France Belgique et Luxembourg SFO ed. Parthenope 1999).
 
Il n’en reste pas moins que sous espèce ou écotype, celui-ci est présent dans le Cantal.
 
@bientôt
 
Pour plus de renseignements :

jeudi 30 avril 2009

Le Lézard ocellé (Lacerta lepida se lepida) dans le Cantal


 http://www.panorama-volcanic.fr/l%C3%A9zard_ocell%C3%A9lacerta_lepidafemellevertical006_sjpg10190.jpg

Suite à la rencontre de JP FAVRE du CPIE de Haute Auvergne et animateur du site natura 2000 de St Santin de Maurs / Montmurat, nous faisons le point sur les connaissances de cette espèce sur le site.

Un peu d’histoire…
La plus ancienne mention et la plus douteuse date de 1900, MARTY signale alors une femelle capturée à 8 km d’Aurillac à 580m d’altitude. D. BRUGIERE et d’autres spécialistes pensent à un sujet déplacé. Ce dernier auteur observe en 1987 4 ind dans le sud du département dans le secteur de St Santin / Montmurat.
 En 2005 H. CHRISTOPHE photographiait des restes de lézard ocellé dans le même secteur.

 
 
Puis en 2006, H. CHRISTOPHE et E. BRUGEL observent un gros individu dans le même lieu.
 
JP FAVRE récoltait pour sa part une observation sur St Santin et une autre probable sur Montmurat.
Cet énorme lézard (jusque 60cm !) vit ici en limite de son aire de répartition. Il semble donc bien installé et depuis longtemps sur le sud du département. D. BRUGIERE l’a également un peu recherché dans la vallée du lot, qui pourrait effectivement être un autre lieu très favorable dans le Cantal.
h. CHRISTOPHE
 
ERRATA : Suite à une conversation avec Fabrice TAUPIN, il s'avère qu'il dispose de témoignages fiables sur la présence de l'espèce en vallée du lot, parmi les vignobles du Fel notamment (terrains situés dans le Cantal). Individus vus et Individus morts observés...

samedi 11 avril 2009

Un nouvel "alien" dans le cantal

"Alien species", ou plantes invasives en français, c'est le terme utilisé par
l'agence européenne qui recense leurs apparitions et leur développement.
Omphalodes verna, la Petite bourrache, de la famille des boraginacées, n'était jusqu'alors pas signalée dans le Cantal par l'Atlas de la Flore d'Auvergne.


 L'espèce est mentionnée depuis les années 50 par Chassagne, c'est une plante cultivée pour l'ornement et naturalisée. Elle est peu répandue avec des stations en Haute Loire (Vals près le Puy)  et dans le Puy de Dôme (Lezoux, bords de la Morge près d'Artonne).
L'espèce est originaire d'Europe de l'Est de la Lombardie à la Hongrie.
Nous l'avons découverte sur un talus en compagnie de Viola odorata et Pulmonaria affinis, toutes en pleine floraison, joli tapis vernal à proximité d'un manoir proche d'Aurillac possédant un parc botanique fleuri (pas d'Omphalodes visibles, mais des Helleborus sp. rouges, des variétés cultivées de Primula vulgaris etc...).
L'espèce a donc pu s'échapper de ces lieux pour coloniser le talus routier. Au total, env. 100 - 150 m2 sont colonisés par l'espèce (plusieurs centaines de pieds).

Modeste découverte donc, une belle fleur de plus pour le cantal dont le développement ne semble heureusement pas "invasif".

quelques liens :

vendredi 20 mars 2009

Le printemps au pas de course

Le printemps arrive au pas de course depuis les récents redoux. Après les épaisseurs records de neige que nous avons eu, la flore sort de sa torpeur hivernale.Les espèces vernales forment des tapis d'une densité rarement vue sur certaines stations.



Visite en quadricolor d'une station botanique remarquable dans le vallon du Mamou, à proximité d'Aurillac.


 Le perce neige, Galanthus nivalis se nivalis, domine les sous bois.

Cette station reste assez localisée sur le versant du vallon et s'étend sur qq ha, c'est une des plus belles densités du département.




 






Autres espèces printanières abondantes :La scille à deux feuilles, Scilla bifolia etla corydale, Corydalis solida.



Quelques espèces rares maintenant : l'asaret, Asarum europaeum, qui possède ici sa plus belle station du Cantal découverte par Jean DAUGE dans les années 80 et confirmée en 2008 par hervé CHRISTOPHE.




Etrange espèce tantôt petite fée des bois aux longs bras ou prédateur aux dents longues...


















La gagée jaune, Gagea lutea, protégée sur l'ensemble du territoire national, elle est relativement répandue, bien que souvent peu fréquente, dans toutes les parties montagnardes du département.
La redécouverte ce mois de mars de cette station du Mamou signalée par Jean DAUGE dans les années 80 est une bonne nouvelle !




Les sous bois des bosquets des environs sont très riches, insérés dans tout un réseau encore dense de haies et de murets, flore et petite faune y sont encore diversifiés et bien préservés.  On trouve des hêtraies plutôt neutrophiles, et des accrus forestiers (à noisetier, tremble etc...). Le sous sol semble situé sur la veine calcaire des collines d'Aurillac (présence de gravillons calcaires dans les taupinières).




Quelques images supplémentaires de ces sous bois splendides à la lumière du soir

         

Bryophytes,Euphorbia amygdaloides,souche de Prunus  avium.