jeudi 24 novembre 2011

Floraisons tardives à l'étage subalpin...

Ce 24 novembre 2011 le col du Pas de Peyrol n'étant toujours pas fermé, nous en avons profité pour organiser une petite sortie photo, qui s'est vite transformée en scéance d'herborisation.

 Quelques arrêts entre le Pas de Peyrol et le cirque de l'Impradine sous la Brêche de Roland nous a permis d'observer pas moins de 27 espèces, toutes en floraison entre 1400 et 1600 m d'altitude.
Environ la moitiée des taxons étaient en bord de route (talus, fossés) les autres dans les milieux naturels périphériques non loin de la voirie, Nardaies, Sourcins, rochers etc.
 
 Achillea millefolium 
 Malva moschata
 Ajuga reptans 
 Meum athamanticum 
 Alchemilla alpina gr. 
 Oenothera sp.  
 Biscutella arvernensis 
 Ranunculus acris  
 Campanula lanceolata 
 Ranunculus auricomus  
 Campanula rotundifolia 
 Scabiosa columbaria  
 Centaurea nigra gr.  
 Senecio adonidifolius  
 Cytisus purgans 
 Sedum villosum 
 Genista pilosa  
 Stachys officinalis  
 Geranium pyrenaicum  
 Silene dioica 
 Jasione laevis 
 Taraxacum sect ruderalia 
 Knautia sp. 
 Veronica officinalis  
 Leontodon pyrenaicus 
 Viola lutea 
 Lotus corniculatus 

 
 
Ces espèces se répartissent entre des taxons à floraison estivale (voir tardi-estivales) qui réagissent à cet automne prolongé en produisant des fleurs, et, nettement plus surprenant en montagne, des espèces printanières qui retrouvent des conditions de températures assez similaires à celles d'avril / mai à l'étage subalpin.
 
 
On notera en tout cas que la montagne est extrêmement sèche, la plupart des écoulements si vifs au printemps ne sont que de maigres cheveux.
Manifestation potentielle du changement climatique, cet évènement qui touche nos montagnes (absence de neige, températures "chaudes") est de toute façon exceptionnel. Si cela nous permet de profiter encore des sommets dans une douceur quasi printanière et dans des lumières rarements observables dans ces conditions, il est certain que la couche de neige protectrice garante de l'exceptionnelle floraison printanière et estivale de nos montagnes est attendue avec impatience.
@ bientôt
HC.

mercredi 22 juin 2011

Confirmation de la présence du Lézard ocellé dans la vallée du Lot / Cantal.

Une mention assez récente de Lacerta lepida existait sur Vieillevie dans le Cantal (G. POTTIER com pers à S GAGNIER). A la suite de notre redécouverte récente de l'espèce sur St Santin de Maurs, nous avons effectué une nouvelle prospection en compagnie de Samuel GAGNIER pour tenter d'observer l'espèce dans la vallée du Lot, seul autre secteur du Cantal où l'espèce a été mentionnée.




La prospection fut couronnée de succès avec 2 observations, un couple sur Vieillevie et une femelle au "Port".
Soit 2 petits noyaux de populations qui font le lien avec celle bien connue et répertoriée dans les vignobles du Fel (Aveyron).





 
 
Versants ouverts et entretenus au Fel (12).
 
Nos prospections se sont concentrées sur les espaces "naturels" : pelouses, anciennes vignes et vignes cultivées, bords de parcelles et chemins avec de nombreux murets etc.


Bien que ces espaces aient largement régressé sur le Cantal (contrairement à la zone du Fel) gagnés par les broussailles et la forêt, ils existent encore en plusieurs points autour des villages ou des hameaux  et l'on pouvait raisonnablement supposer que leur surface était encore suffisante pour abriter une population (restreinte ?) de Lézard ocellé.
Et pourtant, dans ces espaces "naturels" les prospections se sont révélées négatives, le lézard vert les fréquente, mais l'ocellé n'a pas été vu (une obs non certaine dans les vignes tout de même).
 
En revanche, les ocellés semblent s'être rabattus sur les hameaux et les villages où nos 2 observations ont été faites.
Est-ce que ces espaces encore entretenus sont l'ultime refuge du lézard ocellé devant l’embroussaillement général des anciens milieux ouverts ? 
 
La comparaison avec les populations du Fel se révèlerait un atout précieux pour mieux cerner les milieux fréquentés par le Lézard ocellé. En effet, sa présence au sein de l'habitat "humain" suppose des mesures de conservation bien différentes de ce que l'on pourrait proposer en milieu "naturel" ou agricole (vignes etc.).
C'est un enjeu de connaissance important pour favoriser la conservation de ces populations à l'avenir.
@ bientôt
HC.

jeudi 21 avril 2011

Le lézard ocellé toujours présent dans le cantal en 2011 !


Une journée de dense prospection à Saint Santin de Maurs en compagnie de Samuel GAGNIER, agent ONF et herpétologue, aura permis d'observer ce discret "géant".

Après 4 heures de prospection discrète, enfin vers onze heures du matin un bruit de fuite attire notre attention et après une longue attente près d'un tas de pierres sous un fourré de genévrier apparaît une tête, puis le haut du corps qui nous permet de confirmer l'observation d'une femelle de lézard ocellé.
En mesurant les rochers où était tapis le lézard, la taille estimée est de au moins 40cm tête/queue (ind relativement petit / jeune donc).
C'est une bonne nouvelle qui confirme donc que l'espèce est bien toujours présente dans le cantal  la dernière observation datant de 2006 (voir article).
Cette journée de prospection nous aura aussi permis de visiter avec  S. GAGNIER, herpétologue confirmé, plusieurs autres sites locaux où le lézard fut signalé et d'analyser leur potentiel.Le bilan est cette fois nettement moins réjouissant, dans les alentours de St Santin (limite Aveyron comprise) les milieux sont peu favorables à l'exception du lieu d'observation. Les secteurs présentant des pelouses calcaires alternant avec de nombreux fourrés sont très limités en surface, et s'ils permettent probablement la circulation de l'espèce,  ils ne peuvent en aucun cas abriter de population viable.
A noter que la carrière du puy des fours à chaux va redémarrer. L'ancienne exploitation avait laissé des espaces nus lentement recolonisés par la végétation et qui étaient devenus un lieu potentiel intéressant pour l'espèce.
De plus, notre prospection nous aura permis de constater l'omniprésence de l'habitat humain qui grignotte les coteaux secs (construction d'habitations en lisière du site Natura 2000), et l'abondance de chats gros prédateurs de lézards qui mettent directement en danger l'espèce.
 
                                         
Par ailleurs, même sur le site d'observation, si le lapin de garenne est présent, il  n'y a quasiment aucun terriers, le lézard doit donc se contenter des failles et trous entre les blocs calcaires et sous les fourrés, mais ne peut pas compter, sur ce site, sur les lapins pour lui fournir des gîtes faciles. 


Nouvelles constructions en limite des buttes calcaires
 
En conclusion, le site Natura 2000 de Saint Santin hérite d'une grande responsabilité pour la conservation de cette espèce qui malgré une surface très faible semble se maintenir, mais sans que l'on puisse esquisser la tendance évolutive de sa population. On peut en effet craindre une régression des effectifs vu les éléments cités plus haut et le caractère "insulaire" de ce noyau de population apparemment isolé de ceux du Lot ou de la vallée du Lot.
Nous souhaitons que dans le cadre du PNA lézard ocellé tous les acteurs potentiels concernés par l'espèce se mobilisent pour définir des actions fortes sur ce petit noyau de population en limite Nord de son aire de répartition.
@ bientôt
HC.
Un site à découvrir pour saisir ses observations : http://www.onem-france.org/lezard-ocelle/wakka.php?wiki=Carto2011

vendredi 11 mars 2011

Asplenium trichomanes var. incisum (re)découvert dans le Cantal.

Nouvelle observation de cette variété fort originale d'Asplenium découverte initialement par hervé CHRISTOPHE en 2004, mais dont la station fut considérée détruite en 2007 et 2008.

Asplenium trichomanes L. var incisum MOORE est une étonnante fougère dont les pinnules sont profondémment incisées.

J'ai découvert l'espèce en 2004 sur la commune de Vieillevie dans la vallée du Lot / département du Cantal. La station initiale regroupait 4 touffes, plus quelques touffes éparses avec des formes intermédiaires.
Mais cette station fut détruite en 2007 par le décapage du rocher  et mur de soutènement de la route (nettoyage pour enlever les denses racines de lierre), et en 2008 aucun pied n'était réapparu sur ces substrats.
Pour 2010 ce sont donc 2 touffes redécouvertes (plus quelques pieds à frondes intermédaires), à environ 2m de l'ancienne station (où le rocher est de nouveau colonisé par le lierre mais le taxon toujours pas reparu). Une des touffes est très maigre (2 frondes) mais l'autre est très fournie.

C'est Michel BOUDRIE qui identifia l'Asplenium découvert  en 2004 et me mit en relation avec Claude JEROME, botaniste Alsacien renommé (décédé en 2008) et auteur d'un article fort documenté sur ce taxon.
Vous pouvez trouver l'article en question en suivant ce LIEN.
Cette forme est citée de longue date, connue depuis le XVIIème siècle et notamment décrite en Grande Bretagne.
Ce taxon reste toutefois extrêmement rare, connu aussi de Belgique et des Alpes, il est noté en France dans 8 départements (15, 42, 43, 48, 81, 06, 70, 88 et danciennes mentions 76 et  57) où seules quelques rares stations sont mentionnées.
D'après Michel BOUDRIE, il ne s'agit pas d'un hybride car il a déjà observé des individus fertiles où les spores sont bons. 
 

Les murs et les parois de la partie Cantalienne de la vallée du Lot sont riches en ptéridophytes sur parois. On y trouve les trois Polypodium Auvergnats (dont P. cambricum), Anogramma leptophylla y est assez courante, Asplenium foreziense, Asplenium obovatum se bilottii, Asplenium X alternifolium etc.
Nous avions d'ailleurs découvert avec Eric Brugel du CBNMC en 2006 le très rare Asplenium X alternifolium n-subsp heufleri, hybride de A. septentrionale et Asplenium trichomanes se quadrivalens, alors que l'essentiel des hybrides de ces deux espèces rencontrés en Auvergne se rapportent à A. trichomanes se trichomanes.
C'est donc une petite région naturelle fort riche en découvertes originales parmi les espèces, variété set formes de fougères. A visiter d'urgence pour ceux qui ne connaissent pas !

A l'heure actuelle il est difficile de dire si la station est menacée, Nous avions bon espoir de revoir l'espèce suite au précédent décapage, mais ce ne fut pas le cas. Et pourtant nous retrouvons une touffe nouvelle qui n'existait pas en 2004/2007. Les actions d'entretien du mur de soutènement de la route reprendront certainement, mais la touffe principale étant sur le mur loin de toute racine de lierre on peut espérer qu'elle réchappera de l'opération future.
Le propriétaire du terrain sous la route semble avoir fait quelques semis d'arbustes fruitiers  (d'où l'entretien du mur attenant), il serait pertinent de prendre contact pour s'assurer de préserver la station.
Il conviendrait également d'étendre les prospections alentours de façon systématique pour tenter de localiser d'autres stations.
Asplenium foreziense 

@ bientôt
h. CHRISTOPHE

mardi 18 janvier 2011

Plan National d'Action (PNA) Lézard ocellé


Le projet de plan national d'action du Lézard ocellé est en ce moment même transmis aux partenaires pour avis.

Avis aux connaissaeurs de cette splendide espèce, je vous mets en lien le projet de PNA :
 
PNA Lézard ocellé 

 N'hésitez pas, faites remonter vos infos, directement ou à travers Biome si vous le souhaitez.
Biome va transmettre ses données sur l'espèce car les infos sur le Cantal datent de Brugière ! Depuis nous avons pu confirmer l'espèce sur St Santin de Maurs et la vallée du Lot.
Pour mémoire, nous avons abordé le sujet dans un article du blog en 2009 : ICI


@ bientôt
HC