jeudi 21 avril 2011

Le lézard ocellé toujours présent dans le cantal en 2011 !


Une journée de dense prospection à Saint Santin de Maurs en compagnie de Samuel GAGNIER, agent ONF et herpétologue, aura permis d'observer ce discret "géant".

Après 4 heures de prospection discrète, enfin vers onze heures du matin un bruit de fuite attire notre attention et après une longue attente près d'un tas de pierres sous un fourré de genévrier apparaît une tête, puis le haut du corps qui nous permet de confirmer l'observation d'une femelle de lézard ocellé.
En mesurant les rochers où était tapis le lézard, la taille estimée est de au moins 40cm tête/queue (ind relativement petit / jeune donc).
C'est une bonne nouvelle qui confirme donc que l'espèce est bien toujours présente dans le cantal  la dernière observation datant de 2006 (voir article).
Cette journée de prospection nous aura aussi permis de visiter avec  S. GAGNIER, herpétologue confirmé, plusieurs autres sites locaux où le lézard fut signalé et d'analyser leur potentiel.Le bilan est cette fois nettement moins réjouissant, dans les alentours de St Santin (limite Aveyron comprise) les milieux sont peu favorables à l'exception du lieu d'observation. Les secteurs présentant des pelouses calcaires alternant avec de nombreux fourrés sont très limités en surface, et s'ils permettent probablement la circulation de l'espèce,  ils ne peuvent en aucun cas abriter de population viable.
A noter que la carrière du puy des fours à chaux va redémarrer. L'ancienne exploitation avait laissé des espaces nus lentement recolonisés par la végétation et qui étaient devenus un lieu potentiel intéressant pour l'espèce.
De plus, notre prospection nous aura permis de constater l'omniprésence de l'habitat humain qui grignotte les coteaux secs (construction d'habitations en lisière du site Natura 2000), et l'abondance de chats gros prédateurs de lézards qui mettent directement en danger l'espèce.
 
                                         
Par ailleurs, même sur le site d'observation, si le lapin de garenne est présent, il  n'y a quasiment aucun terriers, le lézard doit donc se contenter des failles et trous entre les blocs calcaires et sous les fourrés, mais ne peut pas compter, sur ce site, sur les lapins pour lui fournir des gîtes faciles. 


Nouvelles constructions en limite des buttes calcaires
 
En conclusion, le site Natura 2000 de Saint Santin hérite d'une grande responsabilité pour la conservation de cette espèce qui malgré une surface très faible semble se maintenir, mais sans que l'on puisse esquisser la tendance évolutive de sa population. On peut en effet craindre une régression des effectifs vu les éléments cités plus haut et le caractère "insulaire" de ce noyau de population apparemment isolé de ceux du Lot ou de la vallée du Lot.
Nous souhaitons que dans le cadre du PNA lézard ocellé tous les acteurs potentiels concernés par l'espèce se mobilisent pour définir des actions fortes sur ce petit noyau de population en limite Nord de son aire de répartition.
@ bientôt
HC.
Un site à découvrir pour saisir ses observations : http://www.onem-france.org/lezard-ocelle/wakka.php?wiki=Carto2011