Une
journée de dense prospection à Saint Santin de Maurs en compagnie de
Samuel GAGNIER, agent ONF et herpétologue, aura permis d'observer ce
discret "géant".
Après
4 heures de prospection discrète, enfin vers onze heures du matin un
bruit de fuite attire notre attention et après une longue attente près
d'un tas de pierres sous un fourré de genévrier apparaît une tête, puis
le haut du corps qui nous permet de confirmer l'observation d'une
femelle de lézard ocellé.
En
mesurant les rochers où était tapis le lézard, la taille estimée est de
au moins 40cm tête/queue (ind relativement petit / jeune donc).
C'est
une bonne nouvelle qui confirme donc que l'espèce est bien toujours
présente dans le cantal la dernière observation datant de 2006 (voir article).
Cette
journée de prospection nous aura aussi permis de visiter avec S.
GAGNIER, herpétologue confirmé, plusieurs autres sites locaux où le
lézard fut signalé et d'analyser leur potentiel.Le
bilan est cette fois nettement moins réjouissant, dans les alentours de
St Santin (limite Aveyron comprise) les milieux sont peu favorables à
l'exception du lieu d'observation. Les secteurs présentant des pelouses
calcaires alternant avec de nombreux fourrés sont très limités en
surface, et s'ils permettent probablement la circulation de l'espèce,
ils ne peuvent en aucun cas abriter de population viable.
A
noter que la carrière du puy des fours à chaux va redémarrer.
L'ancienne exploitation avait laissé des espaces nus lentement
recolonisés par la végétation et qui étaient devenus un lieu potentiel
intéressant pour l'espèce.
De
plus, notre prospection nous aura permis de constater l'omniprésence de
l'habitat humain qui grignotte les coteaux secs (construction
d'habitations en lisière du site Natura 2000), et l'abondance de chats
gros prédateurs de lézards qui mettent directement en danger l'espèce.
Par
ailleurs, même sur le site d'observation, si le lapin de garenne est
présent, il n'y a quasiment aucun terriers, le lézard doit donc se
contenter des failles et trous entre les blocs calcaires et sous les
fourrés, mais ne peut pas compter, sur ce site, sur les lapins pour lui
fournir des gîtes faciles.
Nouvelles constructions en limite des buttes calcaires
Nouvelles constructions en limite des buttes calcaires
En
conclusion, le site Natura 2000 de Saint Santin hérite d'une grande
responsabilité pour la conservation de cette espèce qui malgré une
surface très faible semble se maintenir, mais sans que l'on puisse
esquisser la tendance évolutive de sa population. On peut en effet
craindre une régression des effectifs vu les éléments cités plus haut et
le caractère "insulaire" de ce noyau de population apparemment isolé de
ceux du Lot ou de la vallée du Lot.
Nous souhaitons que dans le cadre du PNA lézard ocellé tous les acteurs potentiels concernés par l'espèce se mobilisent pour
définir des actions fortes sur ce petit noyau de population en limite
Nord de son aire de répartition.
@ bientôt
HC.
Un site à découvrir pour saisir ses observations : http://www.onem-france.org/lezard-ocelle/wakka.php?wiki=Carto2011