Début juillet
2008, deux journées de terrain sont organisées au Puy Mary dans le cadre
des plénières du Réseau Naturaliste ONF. Biome participe à ces sorties
pour faire partager ses connaissances de la flore et des milieux. Dans
ce cadre plusieurs découvertes méritent quelques détails :
- une nouvelle station de Gymnadenia austriaca var. iberica sur le Puy Mary.
- Sur le même site, de nouveaux pieds de Traunsteinera globosa ont été comptabilisés, confirmant l’importance de cette nouvelle station découverte en 2007.
- Visite d’une station de Coralorrhiza trifida et bilan des découvertes de l’espèce dans le Cantal depuis 2003.
Gymnadenia austriaca var. iberica au Col d’Eylac :
Sur le massif du Cantal, la Nigritelle reste essentiellement cantonnée à
l’Est, dans le secteur du Plomb du Cantal. Une mention de 2 pieds
existe sur la partie Ouest du massif (J. DAUGE 1986 - Col d’Entremont /
rocher de Laqueuille) ; une autre également, plus éloignée, sur le
versant Ouest de la planèze du Limon vers 1300/1380m (Dominique MALTHIEU
et Baptiste EMORINE 1997, Jean DAUGE 1999) ; environs 35 pieds.
En 2007, lors d’une prospection au dessus du Col d’Eylac, 3 pieds de Traunsteinera globosa
étaient découverts (H. CHRISTOPHE 2007). En 2008, nouveau passage sur
la station avec Thomas DARNIS & Hervé CHRISTOPHE (journées du réseau
naturaliste ONF) puis Jean DAUGE pour aboutir à un total d’une
quinzaine de pieds recensés. Le site est pentu et assez difficile
d’accès, mais en très grande partie non pâturé ; il est probable que la
population soit plus importante. Mégaphorbiaies et Calamagrostidaies
subalpines constituent ici l’habitat essentiel de Traunsteinera globosa ; on note aussi de nombreuses autres espèces remarquables, notamment Bupleurum longifolium, Melampyrum sylvaticum etc.
Voir en fin d'article la note de Jean DAUGE sur l'historique des mentions de l'espèce au Puy Mary.
Coralorrhiza trifida, bilan des nouvelles stations cantaliennes :
En 2003 et 2006, deux nouvelles stations de Racine de corail étaient
découvertes dans le Cantal ((H. CHRISTOPHE), l’une dans le bois du loup
sous le Plomb du cantal ( 2006 - 3 pieds) et l’autre dans la hêtraie du
cirque de la petite Rhue (2003 – année de la sécheresse - 1 pied !!)
mais un inventaire plus approfondi ne fut alors pas possible,
principalement de part la date tardive des découvertes (fin juillet) peu
propice pour les prospections. Retour en 2008 sur la station de la
Petite Rhue en période plus favorable (début juillet), mais malgré la
présence de 10 personnes avec le Réseau Naturaliste de l’ONF aucun pied
ne sera retrouvé, malgré des milieux très intéressants. Le Cantal
possède désormais 11 stations de cette espèce discrète, pour une
population totale de 457 pieds ! (les années les plus favorables en tout
cas…).
Historique des mentions de Traunsteinera globosa dans le Massif du Puy Mary (Jean DAUGE)
Suite à la découverte du Traunsteinera globosa
au-dessus du col d'Eylac (H. CHRISTOPHE 2007/2008), une réflexion
commune, et ce après consultation de la bibliographie en notre
possession, s'imposait quant à la présence historiquement connue du Traunsteinera sur le Puy Mary.
D'anciennes mentions existent, assez vagues : "parmi les hautes herbes
du puy Mary" (de LAMBERTYE 1840), "Puy Mary" (HERIBAUD 1915, avec le
symbole (!) qui indique donc qu'il a confirmé une station déjà connue).
CHASSAGNE (1956) donne une localisation plus précise : "Rochers
verticaux au Nord sous le Pas de Peyrol 1450m", lui aussi avec le
symbole (!). E. GRENIER ne l'avait pas revu par lui-même malgré de
fréquentes visites (cf comm. orale). Hervé LASSAGNE a beaucoup travaillé
(autour de 1995) sur les hautes falaises du cirque de l'Impradine et
des Roches Taillades. Dans les abondants et minutieux relevés faits par lui, il n'y a aucune mention du Traunsteinera, mais il est vrai qu'il étudiait plus particulièrement les falaises.
Découverte d'une station (J. DAUGE 07/1992) entre 1500-1600m sur le
flanc Nord, Nord-Est du Puy Mary, au-dessus de la route Eylac - Pas de
Peyrol, dans des prairies/landes subalpines. Une trentaine de pieds,
nombre fluctuant suivant les années (la plante peut probablement ne pas
sortir).
Vu la
bibliographie et la configuration du site, on peut estimer que la
station "historique" est probablement celle (re)découverte en 2007/2008.
Celle de 1992 serait une extension (inconnue à l'époque) à la verticale
(à moins que cela soit la station principale ?).
Nous (JD et HC) pensons qu'une bonne partie du versant (plus ou moins
abrupt) doit être ainsi colonisé, avec une population totale dispersée
mais dépassant probablement les 50 pieds. Une prospection plus poussée
s'impose. Cela confirme bien l'idée qu'on n'est donc jamais à l'abri de
nouvelles découvertes et ce dans des lieux supposés connus ; c'est
rassurant pour l'avenir et encourageant…
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