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Une belle idée qui pallie un peu l'abandon de l'enseignement botanique et l'éloignement du grand public de part la complexification sans cesse croissante de cette belle science !
Le cours a déjà commencé, mais cela n'est pas grave, on peut arriver en retard !
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Inscrivez vous et profitez de ces connaissances botaniques.
@ bientôt
HC.
PS pour certains d'entre nous le connaissant bien, vous aurez notamment l'occasion de suivre les fascinantes explications d'un certain Marc André SELOSSE !
jeudi 13 octobre 2016
samedi 24 septembre 2016
Céphalanthère rouge - découverte d’importantes populations en Haute Loire
A
l’été 2015, à l’occasion d’une expertise dans le cadre d’une étude d’impact,
puis de prospections libres en 2016, des populations exceptionnelles d'une orchidée bien connue des botanistes et protégée au niveau régional, la Céphalanthère
rouge - Cephalanthera rubra,
ont été cartographiées sur le massif des Sucs de Breysse en Haute Loire.
L’espèce
était déjà citée de ce Massif, les mentions les plus récentes datant des
inventaires du Site Natura 2000 et les plus anciennes datant au moins de Ernest GRENIER
(<1984). Nous avions d’ailleurs déjà
observée l’espèce lors d’un séjour SFO en Haute Loire guidés par Maryse Tort
sur le Grand Suc.
Mais
en matière d’estimation de population aucune information n’était disponible, si
ce n’est E. GRENIER qui signalait au Petit Suc de Breysse / « cette
plante y abonde ».
L’été
2015 a permis de confirmer la pertinence de cette observation et de comptabiliser
409 pieds répartis sur une quarantaine d’hectares entre le Grand Suc, le Petit
Suc et aux alentours. Notons que toutes les surfaces des versants des Sucs n’ont
pas étés parcourues, il s’agissait seulement d’itinéraires de prospection aléatoires et pas
d’un parcours systématique.
Nous
n’avons pas comptabilisé précisément les pieds fleuris mais ils étaient assez nombreux, en
tout cas comparativement aux autres populations que nous connaissons dans ces
hêtraies de montagne, probablement environ 1/5 à ¼ des pieds étaient en fleur (pic de
floraison mi-juillet).
Il
est donc possible d’estimer la population de ce massif par rapport aux surfaces
que nous n’avons pas parcourues (au moins 100ha) et car l’espèce est
relativement circonscrite aux gisements de pouzzolane et bien sûr aux forêts
(hêtraies, sapinière & résineux). Au moins 50-60% de la surface d’habitat présumé
favorable n’ayant pas été parcourue, une estimation de 600 à 800 pieds semble très raisonnable. Mais il est possible qu’elle
atteigne les 1000 ind car les limites les plus lointaines du gisement de
pouzzolane sont mal connues en périphérie éloignée des Sucs centraux, alors que
les forêts couvrent une bien plus grande surface.
Les
populations de Céphalanthères, et notamment Céphalanthera rubra sont
particulièrement originales en Auvergne. Là où cette espèce abonde sur calcaire
dans d’autres régions (où elle n’est logiquement pas protégée), c’est sur
roches volcaniques qu’elle possède ses plus belles stations dans le Cantal
(basalte et « brèches volcaniques » essentiellement) et en Haute
Loire (également sur pouzzolane), et sous des peuplements de hêtraies ou de résineux (plantations, hêtraies pures, hêtraies-sapinières, hêtraies-pinèdes ...).
Ces habitats permettent à l’espèce non seulement d’exister, mais apparemment de prospérer. Nous avions ainsi inventorié dans le Cantal avec Hervé LASSAGNE des populations > à 100 individus dans plusieurs hêtraies sapinières du Canton de Murat dès 1998, puis lors d’inventaires sur le Puy en Velay de 2010 à 2016 nous avons cartographié des populations dépassant les 150 pieds, pour finir par cette (re ?)découverte de son abondance aux Sucs de Breysse.
Ces habitats permettent à l’espèce non seulement d’exister, mais apparemment de prospérer. Nous avions ainsi inventorié dans le Cantal avec Hervé LASSAGNE des populations > à 100 individus dans plusieurs hêtraies sapinières du Canton de Murat dès 1998, puis lors d’inventaires sur le Puy en Velay de 2010 à 2016 nous avons cartographié des populations dépassant les 150 pieds, pour finir par cette (re ?)découverte de son abondance aux Sucs de Breysse.
En
tout cas cela montre qu’il reste des habitats potentiels à prospecter plus en
détail, d’autres sites où l’espèce est connue (Mont Briançon etc…) et sur
de similaires formations géologiques (« Gardes » du Devès !) pourraient
révéler d’importantes populations.
Par
ailleurs, ce seul inventaire aura augmenté d’un quart à un tiers l’estimation
de population régionale donnée lors de l’élaboration des Listes Rouges en 2012 (env
2000 ind).
Ces roches volcaniques induisent le plus souvent des sols & humus plutôt neutres qui permettent de caractériser la présence de hêtraies à humus doux relevant par exp de l'Eu-Fagenion (Asperulo-Fagion) mais aussi du Cephalanthero-Fagion. Toutefois dans ce dernier cas (habitat sur roches calcaires) les relevés réalisés en Auvergne sur roches volcaniques sont souvent mal caractérisés et appauvris, un complément de caractérisation permettrait probablement de faire émerger des habitats originaux sur nos roches volcaniques.
Sur les Sucs de Breysse seul l'Eu-Fagenion semble exister (cf cartographie 2006 des Habitats Natura 2000), cependant la majorité des stations de Céphalanthères... ne sont pas cet habitat !
Bien que certaines stations soient dans des conditions assez neutroclines et relevant certainement des hêtraies à humus doux (avec Anemone ranunculoides, Neottia nidus-avis, Cardamine heptaphylla), beaucoup sont présentes dans un contexte de hêtraies nettement acidiclines, voir acidiphiles (une splendide station de plus de 30 pieds est au sein d'une sapinière à Vaccinium myrtillus, Deschampsia flexuosa et Hieracium murorum...).
Au-delà
de l’espèce, ce sont bien ces mosaïques de hêtraies montagnardes qui sont remarquables et qui doivent orienter les efforts de
conservation, mais surement aussi de caractérisation !
Pour élargir le sujet botanique, précisons que durant les inventaires nous avons également estimé la
population de Cardamine pentaphyllos du Petit Suc à 5000 – 10.000 pieds, c’est
la plus belle station d’Auvergne, plusieurs stations de Moeringia muscosa ont
été localisées, Lonicera alpigena est abondant, Lilium martagon bien présent,
Pyrola chlorantha possède plusieurs stations et Anemone ranunculoides est AC,
Sorbus mougeotti et Lathyrus vernus bien présents etc..
En conclusion, les
cartes réalisées montrent que nombre de stations de ces plantes rares sont
situées en dehors du Site Natura 2000 dont les limites mériteraient d’être affinées et en partie étendues
notamment au Nord du Petit Suc (présence de Hêtraies d’intérêt communautaire très probable et nombreux taxons protégés).
Ces
hêtraies sont par ailleurs particulièrement favorables pour la Rosalie des
Alpes…(coléoptère, beaucoup de bois morts localement) à rechercher !, et abritent Bondrée apivore, Pic noir
et Chouette de Tengmalm etc.
Un lieu à visiter sans tarder...
@ bientôt
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@ bientôt
René BARRIÈRE & Hervé CHRISTOPHE
dimanche 31 juillet 2016
Le campagnol des neiges - Chionomys nivalis
Cet été nous avons fait une intéressante découverte sur la route du Puy Mary.
Non loin de la roche noire un rongeur malheureusement victime de la route a attiré notre attention.
Après les vérifications et confirmations nous avions bien trouvé un Campagnol des neiges !
Ce petit rongeur détient le record d'altitude avec une présence confirmée dans les alpes à plus de 4000m !
C'est un campagnol assez robuste, grandes oreilles,pelage très épais gris blanc dessous et gris (marron) dessus (nette ligne de démarcation), longues vibrisses blanchâtres, longue queue et fortes callosités plantaires.
Ses pattes sont élancées, lui permettant de parcourir avec agilité les éboulis qui constituent un de ses habitats de prédilection.
La mention de sa présence sur les massifs montagneux Auvergnats et les Monts du Cantal est assez ancienne , par exp Robert Hainard le cite dans un ouvrage vers 1950 : https://doc.rero.ch/record/23962/files/BCV_N_112_071_1954_062.pdf
Mais les observation, ou les découvertes de ses restes (dans des pelotes de réjection de rapaces), restent rares chez nous, alors qu'il semble bien plus abondant dans les Alpes.
Pour en savoir plus consultez le récent Atlas des mammifères d'Auvergne (2015) et le Groupe Mammalogique Auvergne qui a lancé une étude cette année :
http://mammiferes.org/2016/08/12/etudes-campagnol-des-neiges-ete-2016/
@ Bientôt
HC.
(image wikipédia)
Non loin de la roche noire un rongeur malheureusement victime de la route a attiré notre attention.
Après les vérifications et confirmations nous avions bien trouvé un Campagnol des neiges !
Ce petit rongeur détient le record d'altitude avec une présence confirmée dans les alpes à plus de 4000m !
C'est un campagnol assez robuste, grandes oreilles,pelage très épais gris blanc dessous et gris (marron) dessus (nette ligne de démarcation), longues vibrisses blanchâtres, longue queue et fortes callosités plantaires.
Ses pattes sont élancées, lui permettant de parcourir avec agilité les éboulis qui constituent un de ses habitats de prédilection.
La mention de sa présence sur les massifs montagneux Auvergnats et les Monts du Cantal est assez ancienne , par exp Robert Hainard le cite dans un ouvrage vers 1950 : https://doc.rero.ch/record/23962/files/BCV_N_112_071_1954_062.pdf
Mais les observation, ou les découvertes de ses restes (dans des pelotes de réjection de rapaces), restent rares chez nous, alors qu'il semble bien plus abondant dans les Alpes.
Pour en savoir plus consultez le récent Atlas des mammifères d'Auvergne (2015) et le Groupe Mammalogique Auvergne qui a lancé une étude cette année :
http://mammiferes.org/2016/08/12/etudes-campagnol-des-neiges-ete-2016/
@ Bientôt
HC.
(image wikipédia)
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